L'Europe plombée par les tensions géopolitiques, Wall Street tournée vers Nvidia

Les Bourses européennes ont évolué dans le rouge mercredi, affectées par un regain de tensions entre l'Ukraine et la Russie, tandis que Wall Street a terminé sans direction claire, restant prudente juste avant les résultats de la première capitalisation mondiale, Nvidia.

A la clôture en Europe, Paris a terminé en baisse de 0,43%, Londres et Milan de 0,17% chacune et Francfort de 0,29%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,32%, l'indice Nasdaq a abandonné 0,11% et l'indice élargi S&P 500 a terminé à l'équilibre.

La place américaine attendait avec impatience mercredi les résultats du mastodonte des semi-conducteurs Nvidia, "consciente que la barre est très haute pour le fabricant de puces", a observé auprès de l'AFP Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Publiés peu après clôture, les résultats du groupe ont largement dépassé les attentes pour le troisième trimestre décalé et Nvidia a dit anticiper une croissance toujours soutenue pour les trois derniers mois de l'année comptable.

Le bénéfice net ressort à 19,3 milliards de dollars, selon un communiqué de l'entreprise publié mercredi, un chiffre qui a plus que doublé en un an (+109%) et très au-dessus des 17,4 milliards projetés par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.

Profitant de l'appétit pour l'intelligence artificielle (IA), Nvidia est devenu début novembre la première capitalisation mondiale après avoir dépassé Apple, affichant une capitalisation d'environ 3.480 milliards de dollars, devant les 3.400 milliards de la firme à la pomme.

"Jamais aucune action n'a représenté un tel poids dans l'indice S&P 500, près de 20%", a analysé Clémence de Rothiacob, gérante pour Richelieu Gestion.

Les résultats de Nvidia "donneront le +la+ de tout le secteur de la tech" pour la fin d'année, a-t-elle ajouté.

"Les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle ou Nvidia, (...) ces éléments sont un point central pour les investisseurs depuis un certain temps maintenant", a souligné dans une note Kristian Kerr de LPL Financial.

L'entreprise doit désormais rassurer sur sa nouvelle architecture de puce, Blackwell, annoncée en mars avec une sortie prévue pour la fin d'année. Un média américain, The Information, évoquait lundi des craintes quant à d'éventuels problèmes de surchauffe, ce qui pourrait retarder leur mise sur le marché.

Côté Europe, les Bourses restent sous pression depuis un regain de tensions entre l'Ukraine et la Russie mardi.

"Il y a une nouvelle escalade que le marché n'attendait pas", a estimé Clémence de Rothiacob.

La Russie a multiplié les avertissements à l'encontre de l'Ukraine et des Occidentaux ces derniers jours, notamment en réponse au feu vert donné par les États-Unis à Kiev pour frapper le sol russe avec des missiles à longue portée qu'ils lui ont livrés.

Sur le départ avant la prise de fonction de Donald Trump en janvier, l'administration de Joe Biden a en outre annoncé mercredi son intention de fournir à l'Ukraine des mines antipersonnel.

La Russie a de nouveau adressé des mises en garde nucléaires, tout en accusant les Occidentaux de "vouloir l'escalade".

"Les marchés attendent un cessez-le-feu dont la perspective s'éloigne avec ces nouvelles", a commenté Clémence de Rothiacob.

Dans l'attente des résultats de Nvidia, les actions des principales entreprises de la tech américaine ont terminé dans le rouge.

Tesla a perdu 1,15%, Amazon 0,85%, Microsoft 0,55% et Alphabet 1,25%. Une partie du secteur des semi-conducteurs a également clôturé en berne, dont Broadcom (-1,27%), AMD (-1,28%) et Intel (-0,79%).

En Europe, l'action de STMicroelectronics reculait de 1,23% à la clôture, celle de Teleperformance 1,43% et celle de Capgemini 1,66%.

Le bitcoin a battu un nouveau record vers 14H00 GMT, à plus de 94.668 dollars, avant de redescendre à 93.654 dollars vers 16H40 GMT (+1,46% par rapport à la veille).

Sa valeur bondit depuis plusieurs semaines et l'élection de Donald Trump, qui pourrait mettre en place une législation plus favorable aux cryptoactifs.

Le dollar a repris son implacable progression mercredi, à la faveur d'un rebond technique.

Vers 19H25 GMT, le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de six devises, s'élevait de 0,44%, à 106,675.

Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a lâché 0,68% à 72,81 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, dont c'était le dernier jour de cotation, a perdu 0,75% à 68,87 dollars.